Etau à desencasteler de maréchal-ferrant
en fer forgé, sculpté et gravé, figurant deux bras dont les mains à courbure inversées viennent au contact des talons pour les écarter. Traversé par une tige filetée à prise cordiforme et par une entretoise graduée.
XIXe siècle
H : 5,5 – L : 9,2 cm
adjugé 1000 euros en 2010
On l’appellle aussi étau contraire à griffes.
Encasteler signifie souffrir d’un rétrécissement accidentel du sabot par le fait du resserrement des quartiers, des talons, ou de l’atrophie de la fourchette.
Références :
. J. Tasset, Traité pratique de maréchalerie, librairie Baillière et fils, 1912.
. Manuel de maréchalerie à l’usage des maréchaux ferrants de l’armée approuvé par le ministre de la guerre le 13 juillet 1913.
Dans la partie traitant des ferrures pathologiques on y lit qu’en 1854, Jarrier, maréchal-ferrant à Blois, fit connaître à l’école de Saumur un nouveau système de ferrage consistant à opérer l’écartement des talons à l’aide d’un instrument approprié, l’étau Jarrier gradué, et à s’opposer ensuite au resserrement par l’application d’un fer gréneté.
Voici comment se déroule l’opération.
« On pare le pied en laissant toute la force aux barres, puis on fait porter le fer. Avant de le fixer, on ouvre les talons en appliquant l’étau bien à plat à l’origine des barres, 5 à 6 millimètres d’écartement suffisent. Pour que les oreilles s’appliquent exactement contre les barres, on a soin d’ouvrir le fer à froid sur la bigorne avec un ou deux coups de marteau donnés à faux en pince, avant de le clouer sur le sabot.
On n’enlève l’étau du pied que lorsque le fer est broché.
Au bout de quinze jours, on renouvelle la ferrure en procédant de même. »
Ce procédé a été très vite abandonné et on en comprend la raison. « Le fer Génété, de M. Jarrier, exige l’emploi d’un désencasteleur, qui produit tout-à-coup un degré d’élargissement du sabot, auquel sont dus parfois des tiraillement très-douloureux des parties vives placées sous la corne. »